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lundi 7 juillet 2014

Bonnes vacances...

. . . à ceux qui ont le bonheur d'en avoir...mais surtout, emmenez "vos copains" !
...lisez, la petite histoire  qui va suivre : (merci à " Pépé la débrouille ", qui nous l'a confiée)


" Histoire d'un chien abandonné
 

FORMIDABLES VACANCES !

Il fait beaucoup moins froid et les jours sont plus longs
Le soleil dans l’azur réchauffe notre maison
Mon maître est très content, il marche en sifflotant
Et je le suis partout car je l’aime vraiment.

La maison se transforme, le désordre est partout,
Et je remue la queue car moi je veux jouer.
Chaque fois que je m’avance je me fais repousser ;
Je m’en vais dans un coin je ne suis qu’un toutou.



Les enfants sont heureux car l’école est finie,
Ils veulent jouer avec moi alors je suis ravi.
Ils me lancent la balle et moi je la ramène,
A ce jeu avec eu je n’ménage pas ma peine.

Les valises sorties se remplissent peu à peu
Et plus le temps avance et moins je suis heureux.
Il faut que je me pousse on a besoin de place,
Pourquoi donc maintenant c’est moi qui les agace ?

Les bagages fermés en voiture sont chargés,
Je tourne et je retourne sans connaître ma place.
La voiture est si pleine, j’ai qu’une petite place
Dans laquelle je me glisse et qui me satisfait.

Mon estomac gargouille car je n’ai rien mangé,
J’espère que sur la route on pourra s’arrêter.
Mon maître prend le volant, on va enfin partir
Et partir avec eux ça me fait bien plaisir.

La route se déroule et les arbres défilent
Et je m’endors enfin par la route bercé.
Deux heures sont passées, mon maître change de file ;
Près d’une grande forêt nous allons pique-niquer.

La glacière est ouverte, les odeurs s’en échappent
Ca me fait saliver, enfin je vais manger !
Je vais vers une flaque dans laquelle je lape
Et je reviens très vite car je suis affamé.

Sur la terre je ramasse les morceaux qu’on me lance,
Les avale aussitôt de peur qu’on me les prenne.
La viande est excellente et j’ai beaucoup de chance,
Ma queue est frétillante, cela en vaut la peine.

Mon maître se redresse, il m’appelle en sifflant.
J’accourre auprès de lui et je suis très content.
Il accroche ma laisse, je vais me balader ;
Il est seul avec moi et nous allons marcher.

Cinq cents mètres ont passés et il veut s’arrêter.
Je m’assied à ses pieds, redresse mes oreilles.
A un arbre couché, ma laisse est attachée,
Je ne comprends pas bien, j’en crois pas mes oreilles :

Il me dit « pas bougé, attends moi je reviens »
Et moi obéissant je me couche aussitôt.
Les minutes s’écoulent, je n’me sens pas très bien
Où est passé mon maître, le reverrai-je bientôt ?
 
 
Le soleil s’est couché, la lune s’est levée,
Mon maître m’a oublié, maintenant c’est certain.
Attaché à un arbre je ne peux pas rester
Alors avec les dents je ronge enfin mon lien.

Mon nez est au travail, je retrouve le chemin
Ma truffe a retrouvé, les restes du festin
Mais il n’y a personne, le silence est partout
Je veux les retrouver et j’irai jusqu’au bout.

Je ne peux pas dormir, je marche dans la nuit
Je refais le chemin, je vais à la maison.
Personne dans la nuit, je saute à chaque bruit
Mes pattes sont brûlantes, que le chemin est long.

Mais pour continuer, il faut me reposer.
Sur un tapis de mousse, dans la nuit je m’endors,
Mes paupières sont closes, je me mets à rêver,
C’est bien la première fois que je dors dehors.

A l’aube je me lève, mon estomac est vide ;
Dans une flaque d’eau je m’en vais m’abreuver.
Je suis un peu hirsute, mon pelage est humide,
En suivant mon chemin, mon poil va sécher.

Tout au long de la route je ne fais que penser
A mon maître mon ami qu’il me faut retrouver.
Perdu dans mes pensées, je hâte mes foulées,
La route est encore longue, je dois me dépêcher.

Soudain en un éclair, je me fais renverser
Un camion m’a touché, je suis catapulté.
Je hurle ma douleur sortie des os brisés
Je vois mon sang qui coule recouvrant la chaussée.

Ma tête est cotonneuse, mon esprit vagabond
Et quand je me réveille, je suis chez un véto.
Il a pris mon collier, il a cherché un nom
Mais il n’a rien trouvé, pas même un numéro.

Ma patte est trop blessée, il ne peut la sauver
Et pour sauver ma vie il faut me l’amputer.
Mon réveil est pénible, mon corps est en souffrance
Mes nerfs sont à vif et je n’ai pas de chance.

Où es-tu donc mon maître, sais-tu que je suis là
Viens vite me rechercher car j’ai besoin de toi.
Des jours sont passés et je suis encore là,
La nuit dans mes beaux rêves, je pense encore à toi.

Dans ma cage un matin, on m’a trouvé glacé,
Je suis mort dans la nuit, mon âme s’en est allée,
Tu ne m’as pas revu, tu ne l’as pas voulu ;
Les choses sont ainsi et tu m’as bien déçu.

YvesLAHIANI, Dr vétérinaire.

Très beau poème à partager en cette période de grands départs en vacances



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